Les matériaux électrostrictifs, qui présentent une déformation quadratiquement liée au champ électrique appliqué, offrent
un potentiel considérable pour une utilisation dans les actionneurs, les capteurs et d'autres applications. Ce comportement
contraste avec celui observé dans les matériaux piézoélectriques, où la déformation est directement proportionnelle au
champ électrique. Dans les diélectriques électrostrictifs pratiques et non idéaux, une hystérésis est observable à la fois
dans la polarisation en fonction du champ électrique, démontrant une non-linéarité, et dans la déformation en fonction du
champ électrique, qui s'écarte d'une forme parabolique en raison d'un déphasage par rapport au champ électrique. Un
important corpus de recherche a été entrepris pour calculer et quantifier les pertes d'énergie associées à ces écarts, comme
en témoigne l'élargissement de la boucle d'hystérésis polarisation-champ électrique. De manière analogue, il est anticipé
que des pertes d'énergie se produiront pendant le processus d'électrostriction, en raison de l'existence d'une « ouverture »
similaire dans la boucle déformation-champ électrique. Néanmoins, les mécanismes intrinsèques de l'électrostriction et les
pertes d'énergie associées n'ont pas été suffisamment étudiés. Cette étude propose un cadre pour élucider l'électrostriction
intrinsèque et quantifier ses pertes d'énergie. Globalement, elle fournit une quantification complète des différentes formes
d'énergie — d'entrée, de perte et d'énergie stockée — dans les processus diélectriques et électrostrictifs intrinsèques